Malgré son handicap, il part pour un tour
de France à vélo
Henk De Coninck ou l'homme qui
roulait dans sa tête (Photo "La Voix du Nord") Ceci est une photo d'un journal (je m'excuse pour la mauvaise qualitè).
This
picture is coming from a newspaper (so sorry for the low quality). It
proves that I travel a lot with the bike.
6.500 kilomètres à bicyclette,
Mercredi après-midi. aux "Amis de la route", relai
routier d'Hallennes-lez-Haubourdin, un jeune cycliste belge est chaudement
entouré par des nombreux routiers qui voulent lui serrer la main,
lui "payer un pot", le féliciter. Henk a compris qu'il
est peut-être en train de gagner le pari qu'il s'est fixé:
clamer au monde qui l'ignore qu'il n'est pas un "anti-social".
A sa façon, en parcourant plus de 6.500 km sur les routes de
France à vélo, il veut prouver qu'il peut surmonter son handicap, qu'il est un
homme à part entière...
Henk posède sur lui une lettre qu'il a lui-même
dactylographiée. Il y explique ce qui lui est arrivé et le
pourquoi de son expédition.
"Henk De Conink avait tout pour réussir: une famille, des
études qu'il aimait, une forte personnalité. La vie lui
souriait, et lui, souriait à la via. Et puis vint ce jour
d'août 72 où une voiture lui refusa la priorité. alors
qu'il était à mobylette: un choc terrible qui le plongera
six semaines dans le coma. A son réveil. il a perdu l'usage de ses
membres supérieurs, et surtout celui de la parole. A force de
rééducation. de volonté et de ténacité.
il réapprend aussi une seconde fois à parler. mais ne
retrouvera qu'en partie l'usage de la parole. Ses phrases sont
syncopées, il a d'énormes difficultés pour articuler
ses mots. Mais comme il l'indique dans sa lettre dont il est porteur, il
refuse d'être considéré comme un anormal et ne veut
pas aller dans ces écoles et dans ces centres où I'on met
bien à l'abri du monde civilisé ceux qui ne vivent pas au
même rythme que la majorité".
Alors, Henk apprend le français, qu'il arrive mieux à
articuler que sa langue natale. Il décide de faire
à bicyclette, Gand-Avignon-Gand. Un projet que certains lui
déconseillent compte tenu de sa difficulté de communiquer,
et de son handicap encore important qu'il a au niveau des bras. Mais ce
projet fou, il va le réaliser: il quitte Gand début juillet,
arrive dans Ie cité des papes le 15 juillet. et revient dans sa
ville natale le 28 ! Mais pour Henk, ce premier voyage n'a pas
porté ses fruits: ik est toujours sans travail. Il a donc
décidé de recommencer à nouveau son périple.
toujours dans la même optique: prouver aux autres que ses
difficultés de langage ne I'empêchent pas de travailler, dans
un domaine qu'il affectionne particulièrement: l'imprimerie et la
photo.
Les routiers: une chaîne d'amitié !
Tout au long de ses étapes, Henk a rarement pu loger à
I'hôtel. Le motif : "il n'y a plus de place". En fait, ses
difficultés qu'il a pour parler et pour faire fonctionner
correctement ses membres supérieurs ont repoussé plus
d'un aubergiste. Dame, on ne veut pas d'ennui chez nous. Alors le jeune
Flamand a trouvé chez ceux que l'on appelle trop facilement
"les abrutis de la route", des âmes d'auvergnat, qui l'ont
hébergé dans leur camion. Et de routier en routier, c'est
une vraie chaîne d'amitié qui s'est forgé autour
d'Henk, et de son pari impossibie. "Chapeau les routiers l"
Ganger la considération
Aujourd'hui, Henk De Conink a repris la route. A chaque étape,
il donne son adresse à ceux qui I'hébergent. pour qu'on lui
écrive, chez lui, à Gand. Le cachet de la poste
témoignera ainsi de son passage dans les différentes
villes de France.
Alors si au cours de vos vacances, vous le croisez (il a une pancarte
repérable sur son portebagage). arrêtez-vous, et serrez lui
la main. Henk ne demande pas la pitié, mais la considération
des Français et d'une France qu'il aime. Vous verrez. même
s'il ne parle pas très bien, il a dans la clarté de ses yeux
bleus, comme un témoignage d'amitié. et surtout une lueur
d'espérance... Bravo Henk, et merci pour la leçon qua tu
nous donnes !